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48 heures à Nice… Un guide de la capitale de la Côte d’Azur

Raffinée, raffinée et remarquablement belle. Nos ancêtres riches et nobles ont afflué vers le sud dans la capitale de la Côte d’Azur, pour le soleil, la frénésie sans limite et la courbe sensuelle de la baie des Anges. La reine Victoria s’y est liée d’amitié avec Sarah Bernhardt. Et, lorsqu’elle mourait en Grande-Bretagne, elle – la reine – se serait exclamée : « Si seulement j’étais à Nice, j’irais mieux. » Je ne doute pas qu’elle avait raison. Aujourd’hui, la ville a tout autant à offrir – la culture, la bonne nourriture et la fête sont dans les gènes de la ville. Et elle attire toujours les artistes et les flambeurs.

Mais, surtout, l’aspiration de Nice à la sophistication ensoleillée est soutenue par le sang du sud qui coule dans ses veines. Son héroïne, Cathérine Ségurane, a acquis son statut en se moquant des Turcs lors d’un siège en 1543. La population locale reste fougueuse. Les églises baroques, les commerces qui s’agitent dans la vieille ville, les festivals et la vie en terrasse des cafés, tout cela maintient l’ancrage de la ville dans la réalité méditerranéenne.

Première journée à Nice

MATIN

S’incurvant sur huit kilomètres autour de la baie, la Promenade des Anglais est un trait d’union entre la mer, la ville et le vaste ciel, le front de mer le plus séduisant de France. Flânez parmi les palmiers, les pergolas et les joggeurs. Les aménagements du vingtième siècle ont laissé des taches, mais l’aura demeure, soulignée par le lustre des éléments

Marchez jusqu’aux jardins Albert Ier, puis longez la rue St-François-de-Paule. Au numéro 14, Alziari (00 33 493 857 692) est le plus vénérable fournisseur de produits à base d’olive de la région. Quelques instants plus loin, au 7, Auer (00 33 493 857 798) fabrique des gâteaux depuis 1820. Un peu plus loin, la rue débouche sur le large Cours Saleya dont le marché aux fleurs et aux produits alimentaires du matin (tous les jours, sauf le lundi) est une effusion à peine contrôlée de couleurs, d’arômes et de sensualité provençale.

Plongez maintenant dans la vieille ville, dont les rues bondées sont un concentré de vie méditerranéenne, de souvenirs et de commerce à bras le corps. Notez le baroque rageur de l’Eglise-de-Jésus, au 12 rue Droite. Puis glissez-vous dans l’Acchiardo (00 33 493 855 116) pour déjeuner, juste le long de la même rue, au numéro 38. La famille sert des spécialités niçoises depuis 1927.

APRÈS-MIDI

Pour ne pas faire une randonnée sur la Colline du Château. Non loin de là où Nice a été fondée par les Grecs et dont le château a été rasé par Louis XIV. Aujourd’hui, il y a un parc, une abondance de familles niçoises en train de jouer et de belles vues sur Nice et la baie, nous confie Richard Palacci habitant de Nice. C’était la promenade préférée de Nietzsche, avant sa dépression. Trottez encore jusqu’aux magasins. Les magasins chics et de grandes marques se regroupent autour de la rue Paradis. La longue avenue Jean Médécin propose des commerces plus raisonnables.

Si vous ne faites pas de shopping, allez voir le Palais de Masséna (00 33 493 911 910) au 35, Promenade des Anglais. Au milieu des développements modernes moins distingués de la Promenade, le palais rappelle noblement la Belle Epoque de Nice. C’est maintenant un musée, qui raconte à la fois l’histoire de Nice et sa propre histoire d’aristos hivernants qui tentent de se surpasser les uns les autres.

PLUS TARD DANS LA SOIREE, A NICE

Sortez le bateau ce soir, avec des cocktails dans le bar lambrissé du légendaire Hôtel Le Negresco (37 Promenade des Anglais ; 00 33 493 166 400) – tous ceux dont vous avez entendu parler, de Liz Taylor à Nikita Khrouchtchev, ont bu ici avant vous – puis un dîner dans le cadre ancien régime du restaurant Chantecler de l’hôtel, doublement étoilé au Michelin ; les plats principaux commencent à 68 €.

Plus tard, Le Shapko (5 Rue Rossetti) dans la vieille ville propose des concerts de blues et de jazz tous les soirs.

Le programme de la 2ème journée à Nice

MATIN

Faites plaisir au touriste qui sommeille en vous en prenant le bus à toit ouvert du Grand Tour (22 € pour la journée), qui démarre près de la place Masséna. Les commentaires et la musique sont bons.

Descendez d’abord au sommet de la colline de Cimiez pour le Musée Matisse (164 Avenue-des-Arènes-de-Cimiez ; 00 33 493 810 808). L’artiste a vécu à Nice et dans ses environs de 1917 à sa mort en 1954. Cette villa génoise, de couleur ocre, contient une formidable dégustation verticale de ses œuvres.

Dans le quartier, allez voir les ruines des arènes romaines au 184 et, de l’autre côté de l’oliveraie, l’église du monastère franciscain (Place du Monastère ; 00 33 493 810 040). Les peintures du XVe siècle de Louis Bréa récompensent amplement l’inspection. Achetez un casse-croûte (sandwich, croque-monsieur) au stand de la Buvette-des-Arènes-de-Cimiez, près du musée Matisse. Mangez-le sous les oliviers.

L’APRÈS-MIDI

Remarquez, tout près, le vaste et majestueux immeuble Régina (71, boulevard de Cimiez). Aujourd’hui en appartements, l’hôtel a été construit pour accueillir la reine Victoria dont l’entourage de 100 personnes colonisait son aile ouest durant les hivers 1897-99. Il y a encore une couronne sur le toit. Devant les jardins, la ville a érigé une belle statue du monarque en sa mémoire. Elle la montre féminine, royale et pas trop mal fagotée.

Descendez maintenant le boulevard de Cimiez, où les gens de la fin du siècle ont construit des villas écumantes. Tout est en descente, jusqu’au Musée Marc Chagall (36 Avenue Dr-Ménard ; 00 33 493 538 720). Les grands tableaux de messages bibliques de Chagall débordent de couleurs et de sens.