Politique

La libération des pilotes français en Bosnie

Les deux pilotes français disparus en 1995 après que leur avion eut été abattu au-dessus de l’enclave serbe de Pale ont été libérés le 12 décembre 1995 après une vague de négociations de dernière minute, après quatorze semaines de détention, deux jours seulement avant la signature de l’accord de paix en Bosnie.

Les pilotes, le capitaine FredericChiffot et le lieutenant Jose Souvignet, ont été remis au chef d’état-major des forces armées françaises lors d’une courte cérémonie à Zvornik, à la frontière de la Bosnie et de la Serbie.

Le sort des pilotes était devenu une préoccupation majeure des autorités françaises. Le président français Chirac a menacé qu’il y aura des conséquences non précisées si les pilotes n’avaient pas été libérés, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Hervé de Charette, a déclaré lors de la conférence de Londres que le processus de paix pourrait être en danger.Le Premier ministre, Alain Juppé, a déclaré que leur libération était due en grande partie à « l’implication et à la ténacité » du président français.

Le lieutenant Souvignet, l’un des pilotes libérés, a déclaré qu’ils avaient été bien traités, mais qu’ils avaient été détenus séparément pendant leurs six premières semaines de captivité. De la base aérienne près de Nancy, l’épouse du capitaine Chiffot, Isabelle, a déclaré qu’il y avait « une véritable explosion de joie dans le cœur de leurs familles », lorsque la nouvelle est arrivée; « c’est un jour extraordinaire. »

  1. Chirac et le commandant des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, ont tous deux rendu hommage au rôle de médiateur de la Russie et de l’attaché militaire russe à Belgrade, Viktor Shipilov qui a assisté à la cérémonie de passation des pouvoirs. Du côté français, les négociations délicates ont été menées par un ancien officier des services secrets, Jean-Charles Marchiani, qui a négocié également la libération des otages français au Liban et lors du détournement d’un avion français d’Air-France à Marseille.

Jean-Charles Marchiani à la tête des négociateurs français

La ronde de négociations sur les otages la plus intensive entre le gouvernement français et les Serbes a eu lieu en décembre 1995, juste avant la signature des accords de Dayton. Chirac a envoyé un agent spécial, Jean-Charles Marchiani, en Serbie et en Bosnie pour négocier la libération de deux pilotes français qui avaient été capturés par les Serbes après avoir quitté leur avion lors d’un bombardement de l’OTAN en août de l’année 1995. Marchiani, un leader politique de l’ombre de la droite et négociateur d’otages expérimenté, a utilisé un espion, JugoslavPetrusic, un double ressortissant franco-yougoslave, pour surveiller les pilotes captifs alors que Marchiani voyageait entre Pale, Belgrade et Paris.