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Emile Ouosso parle de l’exploitation forestière au Congo

Congo, pays riche en minerais et en matières premières, dispose de plusieurs ressources naturelles parmi lesquelles figurent les ressources forestières. Emile Ouosso, Ministre au Congo, explique comment son exploitation est-elle faite.

L’exploitation forestière, une ressource économique ?

Jusqu’en 1972, le domaine forestier constituait la ressource la plus importante, sinon la première ressource économique du Congo. Il constitue une richesse quasi inépuisable du moment où le secteur est bien encadré. Près de 200 000 km² sur 342 000 km² du territoire national est recouvert par la grande forêt équatoriale. Cette forêt couvre principalement 03 grandes régions telles que Mayombe, Chaillu et Nord-Congo, et quelques lambeaux forestiers des savanes.

Selon Emile Ouosso Ministre, l’exploitation forestière, qui jadis était traditionnelle par le ramassage du bois mort pour faire du fagot de bois ou le chauffage des villes, s’est vite transformée en exploitation industrielle par la demande de la république fédérale de l’Allemagne. Des usines de transformation telles que les scieries et les usines de déroulage furent donc ouverts afin d’améliorer l’exportation de cette richesse naturelle. La république fédérale de l’Allemagne fut donc le premier client du Congo en matière d’exportation de bois des gros arbres.

Dans une perspective de préservation de leur richesse naturelle, les autorités compétentes ont instauré un nouveau code pour encadrer le système forestier en 1974. Ce code favorisait les exploitants nationaux et les investissements industriels.

Le secteur forestier contribue au PIB national à une hauteur d’environ 5 pour cent. Il reste donc un grand pourvoyeur d’emplois au Congo jusqu’à nos jours. Dans le secteur privé, l’exploitation forestière génère onze mille emplois directs et quinze mille emplois indirects selon la Coordination Nationale REDD en 2015.

Cependant, force est de constater ces dernières années, l’émergence de nouvelles priorités face aux changements climatiques, la conservation de la biodiversité, la lutte contre l’exploitation forestière illégale et la mise en place des énergies renouvelables. Il faut aussi noter l’intégration des forêts dans le développement local et des techniques et dialogues faites dans le sens d’une meilleure exploitation des ressources forestières.

Situation actuelle de l’exploitation forestière au Congo

Le domaine forestier congolais s’étend de part et d’autre de l’équateur. Il couvre une superficie de vingt-deux millions d’hectares soit 60 pour cent du territoire national. En d’autres termes le domaine forestier congolais représente 11 pour cent des forêts d’Afrique Centrale selon la FAO en 2010. Environ 75 pour cent du domaine forestier congolais est dédié au domaine de production soit 15 millions d’hectares.

Le taux de déforestation annuel au Congo varie autour de 0,1 pour cent, ce qui équivaut à près de 17 000 hectares. Le pays avait à son actif une couverture forestière de 23,5 millions d’hectares de forêt en 2015 ce qui représente 69 pour cent du territoire national avec un taux de déforestation et de dégradation forestière génère d’environ 0,05 pour cent. En clair, 12 000 hectares de forêts sont perdus chaque année selon la CNIAF. « C’est la situation actuelle » souligne Emile Ouosso.

Gestion des ressources forestières au Congo vue par Emile Ouosso Ministre

Afin d’encadrer le système forestier avec une meilleure gestion des ressources forestières dans l’optique d’amélioration des changements climatiques, le gouvernement du Congo a ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le protocole de Kyoto et d’autres accords multilatéraux sur l’environnement.

Un Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) a été donc rédigé à OSSAMA en 2017. Cela a été un point crucial dans l’identification de la vulnérabilité du pays face aux effets des changements climatiques. Malgré le fait que le Congo n’émette que 1,1 tonne de CO2 par habitant et par an, le pays subit déjà les effets du changement climatique et sa vulnérabilité s’est aggravée par les multiples contraintes biophysiques aussi bien que par la faiblesse des capacités d’adaptation du pays selon BAXTER en 2015.

La révision et la mise en œuvre des CDN devraient ainsi permettre d’inclure les défis de la gouvernance forestière et les objectifs de l’APV dans les stratégies et programmes nationaux sur le climat (FOBISSIE, CHIA, & ENONGENE, 2017).