Commerce

La mutation du commerce international

La plus vaste zone de libre échange au monde est prévue entre l’Union Européenne et les États-Unis. Le TTIP ou bien le Tafta pour ses détracteurs

Rappels sur l’OMC

OMC

L’OMC a été fondée en 1995, elle compte 164 membres dont l’Union Européenne mais pourquoi commencer en vous parlant de l’OMC ? Parce que cette organisation se trouve aujourd’hui dans l’impasse, ses membres n’ayant pas réussi à conclure un accord commercial multilatéral. Comme les négociations commerciales sont bloquées à l’échelle mondiale, on assiste depuis le milieu des années 2000 à une sorte de course aux méga zones de libre-échange notamment dans le Pacifique.

Méga accords commerciaux dans le Pacifique

L’ASEAN

asean
Voici l’association de l’Asie du Sud-Est, l’ASEAN, qui regroupe dix États. L’organisation a signé au cours des années 2000 des accords de libre-échange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l’Inde, la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Ces 16 State négocient depuis 2013 un accord de partenariat économique régional intégral appelé le RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership). Ce projet consiste à faire fusionner les différentes zones de libre-échange en une seule et unique grande zone. Une fois en vigueur, un tel accord formerait l’une des premières zones de libre-échange au monde et à l’échelle mondiale cela représenterait un tiers du PIB Mondial, un marché de près de 3 milliards et demi de consommateurs, soit la moitié de la population mondiale et plus d’un quart des échanges commerciaux de biens et de services, là aussi à l’échelle mondiale.

Le TPP

Maintenant un autre projet de zone de libre-échange vient le concurrencer entre les Etats-Unis et 11 autres Etats du Pacifique. Son nom est TPP (Trans-Pacifiq Partnership) acronyme anglais pour partenariat trans-pacifique. Il concerne seulement une partie des membres de l’ASEAN et la Chine en est exclue. Lancée sous une première forme en 2002 puis relancée par les Etats-Unis en 2008, il a été conclu finalement début 2016. Une fois en vigueur, ce partenariat aussi sera une des plus importantes zones de libre-échange. A l’échelle mondiale, il représentera presque 40% du PIB, un marché de 800 millions de consommateurs soit 11% de la population mondiale et environ un quart des échanges commerciaux de biens et de services.

On a donc deux méga accords dans la région Pacifique. Et puis on a aussi des méga accords dans la région Atlantique.

Méga accords commerciaux de l’Atlantique

Le CETA

Le premier c’est entre l’Union Européenne et le Canada. Il s’appelle le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) acronyme anglais pour accord économique et commercial global. Les négociations ont été lancées en 2009 et un accord a été signé en 2014. Une fois en vigueur, le CETA représentera un quart du PIB mondial, un marché de 550 millions de consommateurs, soit 7,5% de la population mondiale et 20% des échanges commerciaux de biens et de services.

Le TTIP

Le deuxième méga accord dans la région Atlantique concerne quant à lui les Etats-Unis et l’Union Européenne. C’est le TTIP (Transatlantic Trade and Investiment Partnership) acronyme anglais pour partenariat transatlantique de commerce et investissement. Les négociations ont été lancées en 2013 et le 15ème cycle de négociations s’est tenu à l’automne 2016. S’il entre en vigueur, il formera la plus grande zone de libre-échange du monde. Elle représentera presque la moitié du PIB mondial, un marché de 835 millions de consommateurs soit 11,5% de la population mondiale et 30% des échanges commerciaux mondiaux de biens et de services. En négociant ce traité, les États-Unis et l’Union Européenne espèrent contrebalancer le poids croissant de l’Asie dans l’économie mondiale et surtout la montée en puissance de la Chine.

De nouveaux enjeux commerciaux

Le poids de chacun dans le commerce mondial de biens et de services depuis 2004, calculé en valeur.

L’Union Européenne est aujourd’hui la première puissance commerciale du monde, avec 16,6% des échanges mondiaux en 2014 devant les États-Unis et la Chine. La part des États-Unis et celle de l’UE baisse progressivement tandis que celle de la Chine augmente. A l’horizon 2030, la Chine va rattraper les États-Unis puis l’Union Européenne et devenir la première puissance commerciale du monde. Pour les États-Unis et l’UE, il s’agit donc de réagir à la fois ensemble et séparément.