Environnement

Quels sont les enjeux de la bière et de l’écologie ? Réponse avec Jean-Louis Dourcy

La bière est une boisson alcoolisée très appréciée et consommée. Il a été noté que sa consommation a un impact sur l’environnement. On se demande alors quels en sont les réels enjeux ? Dans la suite de cet article, vous trouverez des réponses à cette question grâce à Jean-Louis Dourcy.

Les brasseries face au réchauffement climatique

De plus en plus, on constate la multiplication des vagues de chaleur et des canicules à l’échelle planétaire. Cette situation ralentit la production de malt qui pourrait à son tour ralentir de façon considérable la production de la bière et notamment de son composant élémentaire qu’est l’orge. La première conséquence que laisse présager ce schéma est une augmentation excessive du coût de la bière dans les années à venir. Cette estimation résulte d’une étude scientifique britannique menée sur l’impact du réchauffement climatique par rapport à la production de la bière.

Il est donc impératif de préserver la teneur en protéine de l’orge pour espérer une bonne qualité de bière. C’est un des plus grands défis à relever, soulève Jean-Louis Dourcy, dirigeant de la plus vieille Malterie de Belgique. En effet, les épisodes caniculaires augmentent d’ailleurs chaque année, selon les constats effectués.

Les brasseries par rapport à la réduction de la consommation en eau

Les brasseries consomment une quantité importante d’eau dans le processus de production des bières et pour l’assainissement des lieux de fabrique. L’idéal dans cette situation serait de procéder au recyclage de l’eau de refroidissement entrant dans la fabrication de ces bières. La réutilisation de cette eau permettrait d’économiser considérablement les ressources en eau de la planète. Tout ceci sera rendu possible grâce à la stérilisation de l’eau.

L’emploi d’installations moins coûteuses en énergie

La fabrication de la bière requiert énormément d’énergie (40 kW pour 1 hectolitre de bière en 2000). Elle a diminué de presque la moitié en 2018 (25 kW l’hectolitre). Un tel constat demande à sérieusement réfléchir sur la possibilité de limiter la consommation d’énergie dans la production de malt. Il faut noter que limiter la consommation d’énergie au niveau de la production de cette boisson revient à réduire les émissions de CO2.

Toutefois, la réduction de la consommation d’énergie représente pour les entreprises non artisanales un risque. En effet, elles craignent que ce dernier ne handicape leur fonctionnement. Aussi, le recyclage doit intervenir dans l’exploitation des drêches qui sont des résidus issus du brassage de la bière. Ces résidus sont des condensés de protéines qui peuvent être utilisés dans la restauration (cas des nouilles). À cela s’ajoute la fabrication de biscuits à base de drêches (Brewsticks) qui sont vendues dans les boutiques.

L’utilisation d’un meilleur moyen de distribution de la bière

L’écoulement des stocks de bières demande de veiller à la réduction de l’empreinte carbone. Il se pose le souci de trouver les emballages et les mouvements adéquats au niveau de la logistique. C’est ainsi qu’une diminution remarquable du poids moyen des bouteilles de bière a été remarquée en dix ans. Cette diminution de 8 grammes permet de rendre la distribution plus facile.

Le transport en train est un des moyens les plus efficaces du point de vue écologique. Cela s’explique par son impact en carbone très inférieur à celui du transport des bouteilles de bière effectué en camion. On peut aussi ajouter l’emploi de coursiers à vélos pour les livraisons urbaines ou de camions électriques. Ces deux options contribuent fortement à la baisse de l’impact en carbone.